Dans le port de Sydney, y’a des aussies qui pleurent / Retour sur Terre / Et la suite ??
Permettez moi de paraphraser Jacques Brel pour ce post pénultième bulletin d’informations. Un peu tard me direz-vous, presque 30 jours au compteur à débours.
J’ai tout simplement le souci de respecter les traditions locales et comme je n’ai pas eu assez de congés payés et que j’ai travaillé bien plus que 35H par semaine et bien je ne pouvais mettre mon cerveau en route pour finir le travail (sans compter la grève de l’ordinateur, certainement secoué par la différence de température et réclamant une prime de pénibilité).
Il m’a fallu du temps également pour analyser les statistiques issues de la fréquentation du site et pirater vos ordinateurs. Je connais l’adresse IP de vous tous, votre moteur de recherche et même la taille de votre écran ! Certaines données seront divulguées plus bas, rubrique prolongations. Je n’ai rien à apprendre des espions russes et ne craint pas le polonium.
Retour quelques semaines en arrière donc. Sydney m’a plu de part son allure dynamique mais traditionnelle, son enthousiasme touristique et businessistique, ses chaleureuses gens malgré le froid climat (petite vingtaine de degrés) et le charme de ses espaces verts jouxtant des rues bondées.
J’ai pu découvrir, au gré de longues marches, les charmes de la cité et de ses monuments, la plupart accessibles à pieds ; et au fil de l’eau, des endroits paisibles mêlant touristes avertis et locaux ravis de partager un pique nique avec une vue imprenable sur le port et son opéra célèbre à travers le monde.
L’opéra tiens. Quelle arnaque. A ceux qui s’attendent à une magnificence architecturale et artistique (je n’en faisais pas partie), rendez-vous plutôt à Les Baroches pour admirer ses nombreux puits ou lavoir car vous allez être déçu. Il est vrai que depuis le pont surplombant le port (payant bien sûr) la vue est belle, qui plus est by night, mais ce ne sont en fait que 3 structures à la forme bizarre mises côte à côte pour former un bâtiment qui ne ressemble à rien et qui est pris d’assaut par tous les touristes qui viennent du continent dont je tairai le nom mais qui est situé juste au dessus de l’Australie… Photo Photo ! Objectivement, l’Arsenal (de Metz, pas le club de foot) a plus de gueule et vous pouvez toujours vous abonner si vous le souhaitez au tarif de 15€ pour bénéficier de la carte de membre ! Un peu de pub pour la culture ne fait de mal à personne.
Côté programmation, l’opéra accueillait, à ma grande surprise, Camille, notre chanteuse (?) bien française. Elle fait un carton en Australie, tout comme Audrey Tautou avec Amélie Poulain il y a quelques années. Non seulement ses paroles ne veulent rien dire (avouez quand même que « prendre ta douleur » c’est … gentil mais ça ne sert à rien !) et si vous rajoutez l’accent du coin on atteints des sommets de création musicale ! Dommage que ses concerts ne commençaient que le jour de mon départ.
J’ai eu également l’immense honneur de me rendre au … marché de poissons, décrit comme le plus grand de l’hémisphère sud. Rien de bien extraordinaire, un grand hangar avec des étals de poissons plus ou moins reluisants, des huîtres à s’en remplir les bourriches, des crevettes multicolores. Le tout agréablement parfumé d’une odeur de friture émanant des multiples restos fish & chips pleins à craquer additionnée de la senteur des poissons plus très frais des stands de pêcheurs thaïlandais qui ont oublié de jeter les anciens avant de mettre en présentation le nouvel arrivage ! Car comme ils disent à Phuket, si c’est bon pour les victimes du tsunami et les chats de chez nous, c’est parfait pour les touristes affamés.
Mes chers lecteurs, la prochaine fois que vous vous rendez à Sydney (ben oui pourquoi pas ?), n’hésitez pas à dépenser quelques malheureux dollars pour vous payer une croisière dans le Darling Harbour (port) la nuit tombée. Si le vent ne gâche pas la fête, vous serez éblouis par la féerie du paysage et madame sera à coup sûr reconnaissante après la virée…
Autres attractions notables : Bondi beach, plage très prisée en fin de semaine où se brassent locaux, surfers et touristes. Comme près de toute bonne plage, de nombreux pubs sont à votre disposition pour un rafraîchissement de rigueur (ou pour s’y abriter lors des jours de pluie, ce qui était mon cas). Sans oublier the Rocks (quartier chic et ancien regroupant nombreux pubs et hôte des marchés de nuit) et surtout King’s cross. La rue qui concentre le plus de bars, discothèques, bar à filles (avec des échantillons sur le trottoir), sex-shops, restaurants et bien sûr hostels pour backpackers (le genre de résidence où l’entrée est une porte coincée entre 2 immeubles, les escaliers sombres mais le prix assez bon marché). La concentration au m2 de filles, rabatteurs ou autres clodos est hallucinante. Après 17H l’ambiance commence à monter, les lumières à scintiller pour ne s’éteindre que tard dans la matinée, le temps de compter le cash amassé, d’offrir une nouvelle jupe aux filles et c’est reparti. La place Pigalle ou la rue St Denis ressemblent à des quartiers très sages à côté de l’endroit de débauche favori des Sydneysiders.
Moment d’émotion, le 11/11, également jour du souveni,r puisque de nombreux australiens se sont battus et sont morts dans la Somme notamment. Si loin mais pourtant si proches. Tous les jours de l’année, une cérémonie a lieu au Anzac memorial (Australians and New Zealand Army Corps), des roses sont jetées et tout le monde se recueille devant une statue représentant un combattant couché sur un trône ; le soldat inconnu n’est pas seul.
A noter (attention, il faut avoir l’esprit mal tourné pour s’en apercevoir !) que juste derrière l’énorme monument se trouve le siège de la banque … American Express ! Le logo surplombe parfaitement le vestige question (cf. photos). Coïncidence foireuse ou coup bas des ricains qui profitent de toute occasion pour se mettre en valeur.
Je ne pouvais aller à Sydney sans passer par le complexe olympique, hôte des derniers JO du 2e millénaire. Riche idée que j’ai eue de m’y rendre un dimanche soir alors qu’aucun n’événement n’était programmé. Arrivé depuis la city par le dernier ferry, je me suis retrouvé seul au milieu d’un grand parc, entouré de stades, à 45 minutes de la ville. Heureusement quelques trains sont passés par là et m’ont ramené sur la terre ferme. Comme d’habitude, je suis tombé le mauvais jour puisque le lendemain U2 était présent pour enflammer les 95000 spectateurs du stade. J’aurais pu mais pas envie de dépenser plus de 100$ alors qu’il ne me restait plus que quelques jours avant le retour (et une soirée de Beaujolais à digérer financièrement).
Dernier rendez-vous avant le grand jour qu’est la foire expo annuelle sur le backpacking. Normalement il faut s’y rendre avant de voyager. Ca tombe bien, j’ai fini ! Cela m’a permis de conseiller aux p’tits nouveaux les coins qui valent vraiment le coup (Come on Western Australia) et démolir les destinations surcotées. J’ai surtout perdu à un concours de peeling (connaît pas le mot français, désolé) de crevettes ; quelle honte après en avoir décortiquer (le voilà le mot !!) des dizaines de kilos pendant 6 mois. Sans oublier bien sûr de déguster quelques spécialités locales : Vodka (sic !), Guinness (sic bis !) et VB, l’égal de Kronenbourg (mais en moins difficile à prononcer).
Pris dans mon élan, j’en ai profité pour prendre quelques adresses dans des pays d’Asie du sud est (pas cher et très accueillant il paraît) en Afrique du Sud (la coupe du monde approche bientôt). Ca peut toujours servir…
Après quelques semaines de vagabondage sur la côte est et le finish en beauté (mais dans des hostels bordéliques et chers qui font regretter Katsumi) à Sydney, il est temps de dire Good Bye et de verser quelques larmes … de Rum dans un verre de Coca en attendant l’avion. Il faut bien fêter la fête des belges comme il se doit !
Le voyage de Sydney à Singapore se passe parfaitement, les magnifiques hôtesses sont toujours aussi gentilles et la télé est divertissante à souhait.
Escale d’une heure à Changi. La moquette est toujours aussi propre, les fleurs resplendissantes, difficile de se croire dans un aéroport. L’accueil chaleureux n’a pas changé, mitraillettes chargées le long du corps des nombreux militaires, de nombreuses jolies jeunes femmes arrangent leurs stands aux couleurs flashies et préparent quelques plateaux de dégustation pour les grandes marques de spiritueux qu’elles représentent : Champagne, Whisky, Cognac… Y’en a pour tout le monde sauf qu’il y a un petit hic. A quoi sert de vendre (à très bas prix) des bouteilles d’alcool alors qu’on a le droit à 10cl en cabine !! C’est de l’incitation à tout consommer sur place en quelques minutes, tels des hooligans s’arrêtant sur les stations d’autoroute lors de déplacements pour recharger les batteries. Et oui, y’a pas que les Mc Dos qui trinquent dans le foot ! On peut toujours se repentir avant de repartir au 7e ciel dans la salle de prière, située juste à côté des toilettes ! Malheureusement, je n’ai pas eu le temps. !
Et là, 23H30, c’est le drame. Il est l’heure de monter dans l’avion direction Paris. Vous auriez pu me prévenir que général Sarko avait déplacé nos frontières jusqu’à Singapore pour s’éloigner les problèmes de l’immigration.
En effet, c’est là que j’ai vraiment senti que c’était fini, que j’étais bien loin de l’Australie et tous ses charmes que nous vous avons tant conté pendant ces (quelques) mois. Il n’y avait qu’à observer tous ces touristes, à l’allure désinvolte, à la limite de l’impertinence, à la quête de leur siège pendant de longues minutes. Pourtant c’est pas compliqué, il suffit de lire sur le ticket et de trouver le même chiffre au dessus des sièges ! Forcément, personne n’est content de la place allouée ; en même temps 300 personnes côté hublot ça doit faire 4 ou 5 airbus A380 mis bout à bout. J’ai eu la chance tomber sur Françoise, qui, nonchalamment, a squatté le siège d’à côté de moi coup férir.
Ouf, 20 minutes plus tard le bordel est fini. C’est sans compter sur les dizaines de clampins qui se lèvent subitement, alors que tout le monde est attaché pour sortir une paire de chaussettes dans le sac rangé au fin fond de la soute. Je n’ai pas encore tellement pris l’avion mais quel bordel ! Comment voulez vous que le pays tourne rond ? Une dernière chose, les gosses ne devraient pas être admis en cabine à moins de leur fournir une muselière ! Quelle idée d’emmener ses gamins à l’autre bout du monde à un âge où je n’avais même pas encore connu la capitale de la Lorraine.
A 6 heures, Pariiis s’éveille. Et moi aussi, l’heure d’arrivée approchant à grandes enjambées. Juste le temps de commander un dernier Gin Fizz en guise de café pour bien débuter la journée !
Pas de mauvaise surprise à l’atterrissage, tous les bagages sont là, la planche de surf également et toujours en bonne santé ; de même que le Didgeridoo. Gros morceau de bois taillé par des aborigènes et servant à jouer de la musique si on a un bon souffle.
Il convient à ce moment de revenir longtemps en arrière, fin décembre 2005 lors de notre arrivée à Perth. Imaginez, une autoroute enneigée et à peine dégagée jusqu’à Paris, un premier long vol en avion et voici notre nouvelle terre d’accueil, 35°C et palmiers par dizaines à la sortie de l’aéroport. Autant dire que nous étions quelque peu déboussolés et dans le flou. Au moment où nous avons engagé la conversation avec un local, paré du costume traditionnel, short beige et chapeau imposant, nous savions que notre périple était sur de bons rails. Cet indigène (bénévole) nous a décris et commenté tous les coins et recoins de l’Australie avec passion, s’est démené pour nous dégoter une navette et surtout nous a ébloui par son sourire et sa joie apparente de vivre.
Le contraste fut énorme avec la première personne rencontrée à Roissy au retour. Passons rapidement sur le bagagiste mal luné mais qui fait consciencieusement son boulot ; c’est l’employé d’Air France qui décroche la palme de l’accueil chaleureux des touristes. Je devais récupérer une valise qui m’avait précédée (trop de conneries rapportées !) chez Air France précisément. Notre fleuron national de l’aviation m’a rejeté comme un malpropre, un paria, arguant qu’il n’était pas le préposé de cette transaction, qu’il fallait se rendre dans un hangar, à l’adresse inconnue bien sûr ! Je n’imagine même pas la réponse que j’aurais eue si je m’étais exprimé dans une langue étrangère.
Pas moyen de se procurer un plan des zones de fret dans tout l’aéroport, restrictions budgétaires obligent. [Oui à la privatisation d’Aéroports De Paris]. Notre expédition pour retrouver un malheureux bagage nous a conduit de zone en zone, de hangars en entrepôts, de détours en rallongis. Quelques heures, 52€ (frais de dossier, de transfert, de gardiennage…), et un passage à la douane plus tard, un cariste était tout fier de me ramener avec son engin ma minuscule valise, légèrement salie mais toujours intacte.
Je me demande où se trouve actuellement l’australienne que nous avons croisée (avec mon chauffeur de Papa) dans la navette de l’aéroport et qui cherchait toute penaude et intimidée la direction du TGV pour se rendre dans le sud. Si ça se trouve elle s’est rendu compte de sa bêtise et s’est barrée en Espagne !
La première soirée s’est passée à merveille, conjuguant mon arrivée avec le Beaujolais et l’anniversaire de Mika. Le comptoir du Shannon se souvient d’ailleurs de la masse de ce dernier qui s’y est littéralement écroulé en fin de soirée. Selon notre frère de couleur et néanmoins barman Iba, nous n’avons pas explosé le record de chiffre d’affaires en cours. Pourtant une stripteaseuse à la poitrine velue et bien plate et au caleçon moulant s’est attachée à chauffer la salle, telle une danse indienne autour du feu de la St Jean !
Côté football, cela fait plaisir de retrouver les travées de St Symph’ après de longs mois. Surtout que j’ai eu l’honneur d’assister au plus beau match du moment, face à Ajaccio (résultat 2-0 mais match objectivement pitoyable) avant bien sûr la grande raclée infligée aux cigognes !
A part jouer au hooligan, j’ai eu le temps de visiter une bonne partie de la famille, jeunes & vieux (dédicace à toi Tante Cécile si tu me lis sur radio Jéricho !), développer quelques clichés qui s’arrachent dans toutes les bonnes librairies (1664 exemplaires publiés aux éditions Grimbergen), faire du rangement, de la peinture et of course comme tout bon jeune français m’inscrire à l’ANPE. Il vaut mieux que je me bouge pour trouver un job parce que j’ai le temps de voir pousser des palmiers en Lorraine avant de toucher des indemnités !
J’ai voyagé donc comme le dit l’adage je devrais être formé mais je préfère tout de même en être certain en poursuivant quelques années dans une école de commerce tournée vers l’international. Advienne que pourra…
Prolongations :
→ un CD de vidéo arrive à Metz le jour de mon retour alors qu’il a été envoyé (en express) quatre mois plus tôt ! La boucle est bouclée.
→ nécrologie : la mort de Pinochet, pour laquelle je laisse à chacun le libre choix de regrets ou réjouissance, m’a rappelée une question posée lors d’un quiz dans un pub à savoir l’origine du dictateur. Un brave australien avait répondu fièrement et assurément la FRANCE ! Un signe pour la fin du règne de Chirac ?
→ j’ai récupéré mon permis de conduire international la veille de mon départ. Ca fait un pilote de plus dans l’avion
Tirs aux buts
♠ Remerciements : à Tom bien sûr pour cette aventure ; nos familles pour nous avoir suivi et aidé tout au long du périple ; aux douaniers singapouriens pour nous avoir laissé traverser leur frontière à l’aller ; à nos amis australiens, Mel, Brendon, Finn et toute la résidence Dover street, George de Little Creatures, Craig, Dany, Elise & toute l’équipe du Wharf restaurant pour nous avoir sorti d’une situation difficile, Sean, Tristan & Michael de Swordfish restaurant pour m’avoir fait confiance et tous les nombreux « spécimen » locaux rencontrés tout au long de la route. Un carton rouge est délivré à Robert (et un bon coup de boule pour lui remettre les idées en place aussi) ; à vous tous, lecteurs réguliers ou volages (mention spéciale à Mika et Ade pour leurs commentaires)
♣ Ayons tous une pensée pour tous les pompiers (dont un est déjà mort au « combat » contre la nature » qui tentent de contenir les gigantesques feux qui se propagent au nord est du Victoria et qui risquent de durer de longs mois si la pluie ne leur vient pas en aide. Le Nord Est grenat en soutien avec la terre rouge de Melbourne.
♥ Les chiffres officiels : total de visiteurs : 7686 très cosmopolites (France, Oz, Suisse, Royaume-Uni, Nlle Calédonie, Finlande, Italie, République Tchèque, Espagne et Belgique) ;
15398 pages vues avec un énorme pic le 20/09, date de la rentrée de Tom au pays, tel Pirès toujours attendu à St Symph’ ; parmi vous un obsédé, qui a tapé « Katsumi porn » dans la rubrique recherche du site canalblog et qui, tout excité, est tombé sur un article concernant le van ! Ca refroidit. Nombre de messages postés : 72, bon travail des webmasters ; 60% d’entre vous surfent grâce à Internet Explorer et 30% AOL, le restant étant composé de rebelles naviguant avec Firefox ou Mozilla sur leur Mac (tout le monde s’en fout mais Dr Stat© se devait de vous le faire savoir avant de s’éteindre définitivement.
Merci à vous tous et n’hésitez pas à demander si vous aussi vous avez des projets de voyage et cherchez des renseignements.
Ludo